Kenza Radley
Translocations
« Translocations I & II », 2020
Tissage artisanal sur métier à bras - coton
40 x 50 cm (cadres)
« Radicant 1 », 2020
Tissage sur métier à bras - fil élastique et cordon de coton
30 x 125 cm
Ces œuvres questionnent la construction de soi par la rencontre d’autrui.
Nés de croisements culturels, familiaux, linguistiques et religieuses l’on se construit par l'entrechoquement d’identités autres. Nous ne sommes pas homogènes, mais nous nous colorons au fil des cultures que nous croisons.
Jusqu’à former sa culture propre, mouvante, qui ne cesse de se ramifier à la croisée des nouveaux mondes et des nouvelles manières de penser.
Je me suis construite à partir d’imbrications de cultures différentes. J’ai grandi entre l’Angleterre et la France. Mon père néo-zélandais a grandi en Zambie, et ma mère, anglaise, est née et a grandi au Sénégal.
La question “qui suis-je” prend une dimension toute autre ! Comment nous construisons-nous au terme de l’espace dans lequel on évolue ? Le textile est porteur d’identité, témoin d’interférences. Le tissage lui-même parle de réseaux, de relations. Tisser des liens entre des entités différentes, les rendre interchangeables, s’associer, dans un dialogue prolifique. Leur interchangeabilité montre qu’ils sont acteurs d’un débat, et qu’ils ne sont pas seulement des finalités.
La trame est composée d’un ensemble d’identités où histoires se rencontrent pèle-mêle. Ces trames se superposent à l’infini, hybrident l’aspect originel et créent des identités nouvelles.