Ce qui brûle brille

"Ce qui brûle brille" est l'une des dernières œuvres d'une série qui utilise des cartes de notes disséquées provenant de ma thèse de doctorat.

J'ai vécu 8 ans au Burkina Faso dans un milieu culturel spécifique, dans une autre domaine de travail. Le point culminant de cette période a été l'achèvement d'une recherche doctorale préparant un avenir dans l'enseignement théologique dans ce contexte bien défini. La situation

politique du pays a signifié la mort brutale de cet avenir.

Que faire? Plongé dans une dépression je me suis mis à découper les cartes qui pour moi représentaient toutes ces années et ces efforts futiles. En réitérant cette violence que je ressentais, j'ai commencé ma catharsis. Je me suis remis à la création, à l’art que j’avais délaissé pour devenir enseignant. Lentement, grâce à la prière et à la méditation, un nouvel ordre a commencé à émerger du chaos. Les morceaux de cartes, juxtaposées aux fonds sombres ont créé de nouveaux motifs.

Au début je travaillais quasi-exclusivement avec des triangles, une forme évidente dans de nombreuses pratiques artisanales traditionnelles. J'ai adoré la façon dont cette forme s'impose sur le fond, en faisant un contraste frappant entre la lumière et l'obscurité. La forme audacieuse traditionnellement liée à la masculinité parlait de moi de Dieu et de ma relation avec lui. Dans le lexicon des symboles Adinkra, les triangles peuvent aussi parler de l'apprentissage par les échecs.

Les silhouettes crées par les techniques de teintures d’indigo s'apparentent à des étoiles et rappellent les promesses de Dieu, sa bonté et son omniprésence.

La photographe éthiopienne Aïda Muluneh a dit “pour vivre il faut mourir.” Le retour à mes racines dans l’art a guidé ma renaissance.