L'écharde

Cette œuvre comporte une image déchirée : la photo d'une femme dos au mur, dont le côté est envahi d'une "vague" rouge et bleue. Les déchirures laissent entrevoir des feuilles d'or.

Le texte a été écrit il y a quelques années et sera bientôt publié dans un recueil de poésie. Il fait référence au "traumatisme" vécus par les personnes victimes d'abus. Face à ce mal incompréhensible le cerveau humain se bloque, se fige, se débat, se révolte car il ne peut résoudre ce problème. Devant l'indicible et l'incompréhensible, plus aucun raisonnement ne peut tenir, le monstrueux laisse "sans passage". C'est là qu'est l'aporie.

Le titre renvoie à ces témoins que j'ai rencontré et qui gardent souvent à vie ce traumatisme et à qui l'ont "coupe" souvent la tête parce qu'ils osent dire la vérité.

Le papier sur lequel le texte est écrit devait partir à la poubelle. Cela faisait sens d'utiliser un "objet mis au rebut" dans un monde où l'on jette au lieu de réparer. La photo est construite à partir d'images anonymes collectées en ligne, des images oubliées sur des disques durs ou des clouds. Elles sont retravaillées pour donner un effet de matière ou de dilatation du temps. Ici, l'image utilisée comme "filtre" est celle de la vitre cassée d'une maison en ruine qui a été restaurée.

Cette œuvre a été sélectionnée pour l'exposition collective "Aporia" qui s'est tenue à Paris en janvier 2022.